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La transition écologique dans le secteur culturel à Monaco

Workshop

Dans le cadre de la deuxième édition du Green Shift Festival, organisée par la Fondation Prince Albert II de Monaco du 5 au 7 juin 2024, un atelier professionnel a été mis en place auprès des institutions culturelles de la Principauté, avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles, pour questionner la transition écologique dans le secteur culturel.

Après un premier atelier de design fiction initié en 2023 sur le thème de « La Culture à Monaco en 2040 » proposant d’imaginer des scenarii de transition dans lesquels la culture incarnerait un vecteur de changement positif pour nos sociétés, la sensibilisation s’est poursuivie autour des enjeux liés à la transition du secteur culturel, avec un temps d’inspiration s’appuyant sur le partage des bonnes pratiques et orienté vers des actions concrètes.

L’atelier, conçu en collaboration avec Imagine 2050, société de conseil et de production à impact, s’est tenu le vendredi 7 juin 2024 à l’Auditorium Rainier III et a été co-animé par Yasmina Auburtin, consultante en nouveaux récits, conférencière, animatrice d’ateliers et productrice (TV – publicité – mobilisation citoyenne), et Laurence Ghestem, consultante et productrice, experte en transition écologique pour le secteur culturel.


Les impacts du secteur culturel sur l’environnement
Pour respecter l’Accord de Paris, la culture doit, comme les autres secteurs d’activité, diminuer son empreinte carbone de 80 % d’ici 2050, et pour ce faire, les entités culturelles doivent réinventer leurs manières de produire, de diffuser et de communiquer leurs contenus.

En termes d’impact carbone, les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre (GES) du secteur culturel sont : le transport et la mobilité (entre 60 et 90 %), l’alimentation (entre 8 et 10 %), l’énergie/la climatisation/le chauffage (entre 5 et 10 %) et le numérique (entre 2 et 50 %), ainsi que des sources plus indirectes telles que la conception/la logistique/les déchets (entre 5 et 8 %), le bâtiment et les équipements (entre 2 et 15 %) ou encore la communication (moins de 2 %). Pourraient aussi être comptabilisés, bien que leurs impacts restent modestes à l’échelle du secteur : la consommation d’eau douce, les pollutions sonores ou lumineuses, l’utilisation de matériaux toxiques, l’utilisation de matériaux critiques, les menaces sur la biodiversité.

Autant d’activités que les métiers de la culture doivent prendre en compte pour se transformer et assurer sa résilience.


La fresque de la Culture
Les cinq thématiques choisies pour l’atelier (les publics, la transformation des métiers, les politiques culturelles, les concertations sectorielles, la promesse artistique et culturelle) ont été empruntées à la Fresque de la Culture, basée sur le rapport « Décarbonons la Culture ! », rédigé dans le cadre du Plan de transformation de l’économie française (The Shift Project, 2021), et qui constitue à ce jour le travail le plus abouti sur l’impact et la décarbonation du spectacle vivant, des arts visuels, du cinéma et de l’édition.

Inspirée de la Fresque du Climat, et fondée sur les travaux les plus récents du Shift Project, la Fresque de la Culture est un outil de sensibilisation des professionnels sous forme d’atelier collaboratif, ludique et pédagogique. Elle permet de comprendre et de s'approprier les enjeux de la transition écologique (rôle, impact carbone et vulnérabilité du secteur), mais surtout d'identifier des leviers d’action concrets et durables que les professionnels peuvent mobiliser à l’échelle de leurs structures.